Atelier d’écriture – Histoires courtes

Le mois dernier, j’ai animé un atelier d’écriture à la médiathèque tête de réseau, sur le thème des « histoires courtes ». J’avais déjà tenté la chose l’an passé avec les nouvelles mais j’avais trouvé que ça manquait d’interactivité. Cette fois-ci, j’ai donc complètement changé la formule avec des exercices courts et participatifs.

Ouverte aux ados/adultes, les objectifs de l’action étaient d’initier le public aux histoires courtes, de l’intéresser aux techniques d’écriture et d’encourager les adolescents à partager leurs mondes.

Si nous avions un peu insisté sur le fait que j’intervenais en tant qu’autrice, l’animation peut sans problème être animée par quelqu’un d’autre.

L’atelier a duré un peu plus de deux heures, avec un temps de présentation (moi, les participants, les textes courts). Nous avons commencé par choisir un lieu effrayant, propre à chacun, et par imaginer une scène dans ce lieu, sans limite de longueur. Le but était de terminer l’atelier avec une histoire effrayante en deux phrases seulement.

J’ai été très contente du rendu de l’atelier, très interactif, très vivant. Malgré l’appréhension de ne pas être capable d’être concis, tout le monde a brillamment réussi à écrire une histoire très effrayante en seulement deux phrases.

Je pense proposer le même atelier dans ma structure, même si on a du mal à faire venir le public ado/adulte chez moi…

Projets d’écriture 2020

Après une année 2019 pas tellement productive, je compte me rattraper en 2020 ! (Même si je n’ai pas encore ouvert un seul fichier depuis une semaine, haha.)

En ce qui concerne les projets déjà avancés :

  • La Vague : le manuscrit est reparti en bêta-lecture. Selon ce qui en sortira et les corrections à faire dessus, il partira -enfin- chez l’éditrice afin d’avoir son avis sur la question.
  • L’Arbre de l’Imagination : titre non définitif, c’est une nouvelle destinée aux 8-10 ans (et plus, hein !), qui va être publiée cette année. Une histoire de bibliothécaire zombie… ^_^
  • Orphée : la moitié a été écrite en 2019 avant que le manuscrit ne soit lâchement abandonné. Cette année, je termine ce roman pendant les Camp NaNo d’avril et de juillet !

Pour les projets pas encore commencés, j’espère écrire cette année deux nouvelles, une adulte et l’autre jeunesse. Une fois Orphée terminé, je me lance dans un nouveau manuscrit qui traitera, Ô surprise !,  d’animaux et de deuil.

Bref… je commence demain. 😉

Bilan écriture 2019

Je l’avoue, l’envie d’écrire n’est pas très présente en ce moment. D’ordinaire, j’ai toujours deux ou trois histoires d’avance dans ma tête, je suis toujours prête à écrire le prochain roman, mais depuis plusieurs mois, j’ai plus de mal. Effectivement, Pandémonium m’a bien fatiguée. Après cette histoire, aucune autre ne me donnait envie de retourner à la frénésie d’écriture.

En 2019, grâce à une amie venue passer quelques jours à la maison, j’ai renoué avec les romans en écrivant « La Vague ». C’est un petit roman, 50 000 mots environ, passé en bêta-lecture et qui devra encore y retourner. Je ne suis pas satisfaite de ce que j’ai pondu mais je peux dire que j’ai terminé un manuscrit !

En février de cette année est sortie une nouvelle aux éditions 1115, Pandémonium a été dans les 21 sélectionnés du PLIB, j’ai fait quelques salons ici et là. Revoir les copains du monde littéraire me fait à chaque fois beaucoup de bien et me rappelle à quel point je ne suis pas productive. Je manque de motivation, c’est vrai. Je devrais sortir plus souvent. 🙂

En 2020, « La Vague » tentera sa chance, une nouvelle jeunesse doit sortir, et j’espère me mettre à l’écriture d’un nouveau roman. Je crois que j’ai de nouveau de la place pour les histoires à raconter…

[Interlude littéraire] Le Jour des Morts

Après ma dédicace à la librairie crémolane De Plume et d’Épée, j’ai assisté à l’un des ateliers d’écriture régulièrement proposés par le libraire. Le thème était « le Jour des Morts », nous devions écrire un texte neutre sur notre vision de cette fête. Le deuxième texte était une réécriture du premier avec une touche d’horreur, et le troisième en mode plus léger.

**

La routine prenait toujours le relais. Les gestes, machinaux, s’enchaînaient sans entraîner de pensées particulières. Retirer, nettoyer, reposer, déranger. Toujours dans le même ordre. Parfois, on pouvait s’autoriser une petite fantaisie comme de nettoyer sans déplacer, mais cela restait vraiment extraordinaire. Et pas très professionnel. Ça faisait sourire un instant et la routine reprenait.
Retirer, nettoyer, reposer, arranger. La même rengaine rassurante qui rythmait depuis la nuit des temps une douce mélodie de gestes mécaniques.

Venait alors le Jour des Morts et commençait un nouveau défilé routinier. Les veufs et les veuves âgés, toujours les premiers. Les plus jeunes ensuite, les orphelins et les parents endeuillés. Puis les petits-enfants, les neveux et nièces.

Le ballet continuait toute la journée, jusqu’aux retardataires essoufflés râlant contre la fermeture des grilles.

Et le lendemain, tout recommençait. Retirer, nettoyer, reposer, arranger. Jusqu’à l’année prochaine.

**

Ce qu’il y avait de bien avec ce métier, c’était la routine. Dès le matin, il fallait chercher ce qui avait été déplacé pendant la nuit, réparer ce qui avait été cassé, remettre tout en place avant l’ouverture des grilles.

Il y avait bien des petites fantaisies parfois : un bras squelettique terminé par un majeur en l’air posé sur une plaque mortuaire, un crâne sortant de terre, ou un petit mot tracé dans le gravier : « Tu es le prochain ! ». Occasionnellement, quand les pensionnaires étaient particulièrement en forme, on avait droit à des insultes aussi fleuries que les tombes.

Venait alors le Jour des Morts, avec son défilé de personnes endeuillées. Ce jour-là, les Morts s’en donnaient à cœur joie. On entendait sangloter de bonheur de retrouver l’être aimé, on chantait son plaisir d’être une nouvelle fois réunis.

Mais pour ceux qui avaient oublié toute l’année leurs chers défunts et qui n’étaient là que par convention calendaire, les ennuis commençaient dès le parking.

D’ailleurs, on avait noté une très nette hausse de décès la semaine suivant le Jour des Morts.

**

Le gardien sortit de sa maison en pierre.

– Marcel, tu as encore oublié ta tête devant ma porte ! beugla-t-il. Lucette, il va falloir arrêter de piétiner mes plants de tomates. Je sais que tu veux aider mais profite un peu de ton repos éternel.

Le gardien éclata de rire en voyant deux bras entortillés posés sur le banc devant son portillon. Encore des amoureux surpris par le lever du soleil qui n’ont pas réussi à se désenchevêtrer. Le gardien savait à qui ils appartenaient, aussi ramassa-t-il les deux bras pour les mettre dans sa brouette, en compagnie du crâne de Marcel et des orteils de Lucette. C’est qu’il fallait être présentable aujourd’hui. Les familles allaient défiler devant les tombes et il serait indélicat qu’elles tombent nez à nez avec un membre de l’oncle René. Imaginez qu’elles accusent le gardien de négligence et qu’elles décident de déplacer leurs morts ! On ne savait pas où ils pourraient tomber. Imaginez un peu si on les empêchait de danser en les mettant dans ces horribles caveaux fermés !

Ah ça, non, il n’en était pas question ! Le cimetière du gardien, c’était le paradis des Défunts !